L’Univers ne cesse de nous surprendre ! Les astronomes viennent de confirmer la découverte de la première « superkilonova », un événement cosmique d’une intensité exceptionnelle qui éclaire l’origine des éléments lourds comme l’or et le platine. Cette révélation, publiée dans la revue Nature, revisite notre compréhension des fusions d’étoiles à neutrons.
La fusion d’étoiles à neutrons : un laboratoire cosmique
Tout a commencé le 17 août 2017, lorsqu’une onde gravitationnelle (GW170817) et un bref sursaut gamma (GRB 170817A) ont été détectés simultanément. Ces signaux provenaient de la collision cataclysmique de deux étoiles à neutrons dans la galaxie NGC 4993, située à environ 140 millions d’années-lumière. Cet événement historique avait déjà confirmé l’existence des « kilonovae » : des explosions de matière riche en neutrons, censées forger les éléments les plus lourds de l’Univers.
Au-delà de la kilonova : la « superkilonova »
Cependant, les observations détaillées de cet événement par une équipe internationale menée par Albert Sneppen et Darach Watson ont révélé quelque chose d’encore plus extraordinaire. La lumière émise par cette kilonova était non seulement plus brillante, mais aussi plus persistante que ce que les modèles théoriques prévoyaient. C’est pourquoi les chercheurs l’ont baptisée « superkilonova ».
Comment expliquer cette intensité décuplée ? L’hypothèse la plus intrigante est que la fusion n’a pas immédiatement formé un trou noir. Au lieu de cela, elle aurait pu donner naissance à un « magnétar » – une étoile à neutrons dotée d’un champ magnétique incroyablement puissant – avant de finalement s’effondrer. Ce magnétar transitoire aurait injecté une énergie colossale dans les débris éjectés, amplifiant ainsi l’éclat de la kilonova.
L’origine des trésors de l’Univers
Cette découverte est fondamentale pour l’astrophysique. Elle fournit la première preuve directe que la quasi-totalité des éléments plus lourds que le fer, et notamment des métaux précieux comme l’or, le platine ou l’uranium, sont créés lors de ces fusions d’étoiles à neutrons, grâce à un processus appelé « processus r » (capture rapide de neutrons). La superkilonova AT2017gfo (le nom donné à cette observation) est donc un témoignage éclatant de la genèse de notre propre matière.
En étudiant des événements comme les superkilonovae, les scientifiques continuent de déchiffrer les mystères de l’évolution cosmique et de comprendre comment les éléments qui composent notre monde et même nos corps sont nés dans des cataclysmes stellaires lointains.
#astronomie #superkilonova #etoilesaneutrons #decouverte #sciences #univers