La Finlande va réautoriser la chasse au loup dès 2026 : Un retour controversé
Après une suspension en 2021, la Finlande s’apprête à réintroduire la chasse au loup à partir de 2026. Cette décision, très attendue par certains secteurs, marque un tournant dans la politique de gestion de la faune sauvage du pays et suscite déjà de vives réactions.
Pourquoi cette réautorisation ?
Le ministère finlandais de l’Agriculture et des Forêts justifie cette mesure par plusieurs objectifs :
- Réduire les conflits : L’augmentation de la population de loups (estimée entre 300 et 305 individus à l’automne 2023) a entraîné davantage d’incidents, notamment avec le bétail (rennes en particulier) et les chiens de chasse.
- Lutter contre le braconnage : En permettant une chasse encadrée, le gouvernement espère décourager les abattages illégaux et renforcer la légitimité de la gestion de l’espèce.
- Accroître l’acceptation publique : L’idée est qu’une gestion active de la population, incluant la chasse, pourrait améliorer la coexistence et l’acceptation des loups par les communautés rurales.
- Assurer la survie à long terme : Selon le ministère, la chasse préventive est un outil pour maintenir une population saine et génétiquement viable, en évitant les surpopulations locales.
Un passé récent marqué par la suspension
Pour rappel, la chasse aux loups avait été suspendue en 2021 par le gouvernement de Sanna Marin, sous la pression de la Commission européenne et des organisations de défense de l’environnement. Cette décision faisait suite à de multiples condamnations de la Finlande pour chasse illégale et non-respect des directives européennes sur la protection des espèces.
Les inquiétudes des défenseurs de l’environnement
La réautorisation ne fait pas l’unanimité. Des organisations comme le WWF Finlande expriment de sérieuses réserves. Elles soulignent que :
- La population de loups est encore considérée comme vulnérable et sa taille pourrait ne pas justifier une reprise de la chasse.
- La chasse pourrait nuire à la diversité génétique des loups finlandais, déjà menacée par l’isolement.
- Des méthodes non létales (clôtures, chiens de garde) devraient être privilégiées pour prévenir les conflits.
Un contexte européen délicat
Cette décision finlandaise intervient alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a elle-même appelé en novembre 2023 à revoir le statut de protection du loup au niveau européen, suggérant un déclassement qui permettrait plus de flexibilité aux États membres. Cela témoigne des tensions croissantes entre conservation stricte et gestion des impacts locaux des populations de grands carnivores en Europe.
La mise en œuvre de cette nouvelle politique de chasse sera suivie de près, tant en Finlande qu’à l’échelle européenne, et promet de relancer le débat sur l’équilibre délicat entre protection de la biodiversité et intérêts humains.