Des experts nommés sous Trump chamboulent les recommandations vaccinales sur l’hépatite B

Changement Controversé : La Recommandation Vaccinale contre l’Hépatite B Bousculée aux États-Unis

Une décision inattendue et fortement contestée est venue chambouler les recommandations en matière de vaccination contre l’hépatite B aux États-Unis. Trois nouveaux membres du Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation (ACIP), nommés sous l’administration Trump, ont voté pour revenir sur une recommandation clé adoptée moins d’un an auparavant, suscitant l’indignation et des interrogations sur les motivations scientifiques.

Une Rétrogradation Inexpliquée des Recommandations

Jusqu’à cette volte-face, l’ACIP préconisait la vaccination universelle contre l’hépatite B pour tous les adultes de moins de 60 ans, une approche adoptée en novembre 2022. Cette recommandation visait à simplifier le processus et à améliorer la couverture vaccinale, reconnaissant la difficulté de cibler précisément les groupes « à risque » et le fait que de nombreuses infections surviennent en dehors de ces catégories identifiées.

Cependant, lors d’une réunion du 27 février, les trois nouveaux experts ont réussi à faire adopter un amendement qui rétablit les anciennes lignes directrices. Désormais, la vaccination n’est plus recommandée universellement mais seulement pour les adultes « à risque » ou ceux qui en « font la demande ». Cette décision, prise par un vote serré de 8 voix contre 6, a immédiatement été perçue comme un recul significatif pour la santé publique.

Vives Critiques et Accusations de Pression Politique

Le Dr Brian Baqar, expert en hépatite B au CDC, a exprimé son « profond désaccord » avec cette décision, soulignant l’absence de toute donnée scientifique nouvelle justifiant un tel changement. L’ancienne approche universelle avait été soutenue par de vastes preuves démontrant son efficacité pour réduire la transmission de la maladie et simplifier la mise en œuvre.

Cette initiative a soulevé de sérieuses inquiétudes quant à l’indépendance scientifique de l’ACIP. Des voix s’élèvent pour dénoncer une possible influence politique, les trois membres ayant été nommés par le secrétaire à la Santé Alex Azar, un proche de l’administration Trump. Le timing de cette décision, peu avant la fin du mandat de Donald Trump, ajoute à la suspicion.

Impact Potentiel sur la Santé Publique

L’hépatite B est une maladie hépatique grave qui peut entraîner des complications comme la cirrhose et le cancer du foie. Le vaccin est sûr et très efficace. Le retour à une recommandation basée sur le « risque » risque de faire chuter les taux de vaccination, en particulier chez les populations vulnérables (toxicomanes, personnes incarcérées, etc.) qui sont souvent difficiles à atteindre avec des stratégies ciblées.

Les défenseurs de la santé publique craignent que cette modification ne conduise à une augmentation des infections par l’hépatite B et à une complexification inutile des programmes de vaccination. La communauté scientifique et médicale attend désormais de voir si cette décision sera maintenue ou si des efforts seront faits pour rétablir une approche basée sur des preuves scientifiques solides au service de la protection de la population.