Entretiens, consultations ou audiences : les effets pervers des bugs de visioconférence

Zoom Bugs : Quand les pépins techniques sabotent vos entretiens et plus encore !

Qui n’a jamais pesté contre une connexion instable ou une image figée en pleine visioconférence ? Au-delà de la frustration, ces « bugs » techniques ont des conséquences bien plus sérieuses qu’on ne l’imagine, impactant négativement des interactions cruciales comme les entretiens d’embauche, les consultations médicales ou même les audiences judiciaires. C’est ce que révèle une étude menée par les Universités de Londres et de Surrey.

Le « Lag Penalty » et le « Freeze Penalty »

Les chercheurs ont mis en évidence l’existence d’une « pénalité de lag » et d’une « pénalité de gel » : les personnes dont l’image ou le son subissent des retards ou des blocages sont systématiquement perçues comme moins intelligentes, moins dignes de confiance et moins sympathiques. Cette perception négative, bien qu’injuste, peut avoir des répercussions désastreuses. Imaginez un candidat brillant dont le message est haché par une mauvaise connexion : il risque de laisser une impression de manque de compétence, indépendamment de ses qualités réelles.

Des conséquences multiples et graves

  • Entretiens d’embauche : Un candidat en butte aux problèmes techniques pourrait être écarté au profit d’un autre, sans que ses véritables aptitudes ne soient évaluées équitablement.
  • Consultations médicales : La perception d’un patient ou d’un médecin affectée par des glitches pourrait nuire à la qualité du diagnostic, à la confiance mutuelle et, in fine, aux soins.
  • Audiences judiciaires : L’équité est en jeu. Un témoin ou un accusé dont la présentation est altérée par la technique pourrait être mal jugé, avec des conséquences lourdes sur sa vie.

Même un petit délai fait la différence

L’étude est formelle : même des retards minimes, à partir de 120 millisecondes, peuvent commencer à influencer négativement notre jugement. Ce n’est pas seulement la qualité de l’image ou de l’éclairage qui compte, mais bien la fluidité de l’interaction. Les problèmes techniques, souvent indépendants de notre volonté, créent un biais de perception qui pénalise injustement ceux qui les subissent.

Un enjeu d’équité

Cette problématique soulève une question d’équité majeure. Les personnes vivant dans des zones rurales ou ayant un accès limité à une connexion internet de qualité sont particulièrement vulnérables. Elles sont déjà désavantagées et ces contraintes techniques ne font qu’aggraver les inégalités.

Que faire ?

Face à ce constat, il est impératif d’agir. Améliorer les infrastructures internet, privilégier des formats hybrides lorsque cela est possible, et sensibiliser à l’importance d’un équipement de qualité sont des pistes. Mais surtout, il est crucial de prendre conscience de ces biais pour ne pas laisser la technologie nous induire en erreur et garantir des interactions à distance plus justes et équitables pour tous.

La prochaine fois que votre écran se figera, rappelez-vous que ce n’est pas seulement une question de patience, mais potentiellement d’équité !