Gobelets jetables : le bannissement du plastique repoussé à 2025, un recul pour l’environnement ?
En France, l’interdiction des gobelets jetables contenant du plastique, initialement prévue pour le 1er janvier 2020, a été repoussée de quatre ans, soit au 1er janvier 2025. Cette décision, adoptée par un amendement à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, concerne spécifiquement les gobelets composés de plusieurs matériaux, comme le carton doublé d’une fine couche de polyéthylène, qui les rend difficiles à recycler.
Alors que la loi Egalim interdisait déjà depuis le début de l’année les gobelets 100% plastique, ce report vise les contenants hybrides qui étaient initialement visés par la même échéance. L’objectif était de stopper la production et l’utilisation de ces emballages à usage unique non recyclables, souvent utilisés pour le café à emporter ou les distributeurs automatiques.
Les raisons du report : la pression de l’industrie
Ce délai supplémentaire fait suite aux pressions exercées par les fédérations de l’industrie du plastique, notamment Elipso (emballages plastiques et souples) et PlasticEurope (producteurs de matières plastiques). Ces acteurs ont mis en avant la nécessité d’un temps suffisant pour développer des alternatives véritablement compostables ou recyclables, créer des filières de tri et de recyclage adaptées, et maintenir la compétitivité des entreprises françaises face à leurs homologues européens non soumis à des règles aussi strictes.
L’argument principal était que le marché n’était pas prêt et que des filières « en circuit court » pour les emballages alternatifs n’étaient pas encore matures, risquant d’handicaper économiquement les fabricants et les utilisateurs de ces gobelets.
Un pas en arrière pour les défenseurs de l’environnement
Du côté des associations environnementales, ce report est perçu comme un coup dur et un signe de faiblesse politique face au lobby industriel. Des organisations comme Zero Waste France dénoncent un recul qui risque d’augmenter la production de déchets et de freiner la transition vers une économie circulaire. Elles rappellent l’urgence de réduire notre dépendance aux plastiques à usage unique et de privilégier des solutions réutilisables ou des matériaux véritablement biodégradables et compostables.
Malgré l’ambition affichée de la loi anti-gaspillage, ce report soulève des questions sur la capacité de la France à tenir ses engagements environnementaux face aux intérêts économiques. La bataille pour un avenir sans plastique jetable semble loin d’être gagnée.