L’IA Générale : Un Fantasme aux Contours Flous ?
L’idée d’une Intelligence Artificielle Générale (AGI), capable de raisonner et d’apprendre comme un être humain dans n’importe quel domaine, capte l’imagination et alimente de nombreux débats. Cependant, l’article de Sciences et Avenir met en lumière une réalité cruciale : l’AGI reste un concept mal défini, flirtant davantage avec le fantasme qu’avec un objectif scientifique clair et mesurable.
Les experts s’accordent rarement sur ce que l’AGI implique réellement. Est-ce la capacité à simuler la conscience, à résoudre n’importe quel problème, ou à posséder un « bon sens » humain ? Le manque d’une définition unifiée entrave non seulement la recherche, mais aussi la compréhension publique de ce que l’on poursuit. Contrairement aux intelligences artificielles actuelles – aussi performantes soient-elles, comme les grands modèles de langage – qui excellent dans des tâches spécifiques, l’AGI promettrait une adaptabilité et une polyvalence universelles.
Des figures majeures de l’IA, tel que Yann LeCun, expriment un scepticisme prononcé. Pour eux, la quête d’une AGI telle qu’elle est souvent imaginée relève du « magical thinking » (pensée magique) et risque de détourner l’attention des avancées concrètes et des défis réels de l’IA spécialisée. L’article souligne que l’ambiguïté autour de l’AGI peut masquer l’absence d’un chemin scientifique clair pour l’atteindre, la rendant plus proche d’une question philosophique que d’un problème d’ingénierie à résoudre.
En somme, tandis que la vision d’une intelligence artificielle véritablement générale est séduisante, il est essentiel de clarifier ce que nous entendons par « général ». Sans une définition précise et des critères de mesure tangibles, l’AGI pourrait demeurer un horizon lointain et constamment fuyant, risquant de diluer les efforts et les ressources qui pourraient être mieux investis dans les progrès mesurables de l’intelligence artificielle d’aujourd’hui.