Iran : Téhéran au bord d’une crise de l’eau sans précédent alors que les réservoirs s’assèchent
La situation hydrique en Iran atteint un point critique. Le pays, déjà confronté à un climat aride, est frappé par une sécheresse d’une intensité alarmante, menaçant directement l’approvisionnement en eau de sa capitale, Téhéran. Les réserves d’eau alimentant les 13 millions d’habitants de la métropole sont à des niveaux historiquement bas, suscitant de vives inquiétudes parmi les autorités.
Les deux principaux réservoirs, Latian et Karaj (Amir Kabir), sont particulièrement touchés. Le barrage de Latian ne contient plus que 7% de sa capacité, une chute drastique par rapport aux 26% enregistrés l’année précédente à la même période. Le barrage de Karaj n’est pas en meilleure posture, affichant seulement 16% de son volume, contre 41% un an auparavant. Au total, les réserves d’eau de la province de Téhéran ont chuté de 60%, passant de 1,6 milliard de mètres cubes à seulement 600 millions de mètres cubes.
Le ministre de l’Énergie, Ali Akbar Mehrabian, a exprimé la gravité de la situation, soulignant la nécessité impérieuse d’économiser l’eau et appelant même à la prière pour la pluie. Mohammadreza Bakhtiari, directeur de la compagnie des eaux de Téhéran, a également mis en garde contre une « grave pénurie » si la consommation n’est pas drastiquement réduite.
Cette crise n’est pas un phénomène isolé. L’Iran est structurellement un pays sec, mais les effets du changement climatique exacerbent la situation, provoquant des vagues de sécheresse plus fréquentes et plus intenses. L’année dernière, de nombreuses provinces avaient déjà souffert de graves pénuries d’eau, et la situation actuelle pour Téhéran est une illustration dramatique de cette tendance.
Face à cette menace imminente, l’appel à la conservation de l’eau n’a jamais été aussi pressant. Chaque geste compte pour éviter des restrictions encore plus sévères et assurer un approvisionnement vital pour la population de Téhéran.