Le Conseil d’État suspend l’interdiction des sachets de nicotine : un sursis inattendu
Rebondissement dans le débat sur les produits nicotiniques ! Le Conseil d’État a récemment suspendu le décret du gouvernement qui visait à interdire la vente de sachets de nicotine dès le 1er avril 2024. Une décision qui change la donne pour les fabricants, les distributeurs et les consommateurs.
Qu’est-ce qu’un sachet de nicotine ?
Les sachets de nicotine, souvent appelés « nicotine pouches », sont de petits sacs discrets que l’on place entre la gencive et la joue. Ils contiennent de la nicotine mais pas de tabac, et sont présentés comme une alternative aux cigarettes traditionnelles ou à la cigarette électronique. Face à leur popularité croissante, notamment chez les jeunes, le gouvernement avait décidé d’interdire leur vente, craignant des risques pour la santé et un effet « passerelle » vers d’autres formes de tabagisme.
Pourquoi cette suspension ?
Plusieurs acteurs du secteur, dont British American Tobacco France, avaient déposé un recours en « référé-suspension » devant le Conseil d’État. Leurs arguments ? Le décret d’interdiction serait disproportionné, non fondé sur des preuves scientifiques suffisantes quant à la dangerosité de ces produits (comparable au tabac), et préjudiciable à leurs activités économiques.
Le ministère de la Santé, de son côté, plaidait pour l’interdiction, soulignant les risques d’addiction liés à la nicotine, en particulier pour les non-fumeurs et les jeunes, ainsi qu’un potentiel risque d’initiation au tabac.
Après examen, le Conseil d’État a estimé qu’il existait un « doute sérieux quant à la légalité » de l’interdiction totale. Il a pointé du doigt l’absence d’une étude d’impact détaillée justifiant une mesure aussi radicale, et s’est interrogé sur la proportionnalité de l’interdiction par rapport aux risques réels établis. L’avis de l’ANSP (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail), qui recommandait des restrictions d’accès plutôt qu’une interdiction pure et simple, a sans doute pesé dans la balance.
Quelles conséquences pour l’instant ?
Concrètement, la suspension signifie que les sachets de nicotine restent en vente libre pour le moment. L’interdiction qui devait prendre effet le 1er avril est donc reportée. Cette décision provisoire laisse le temps au Conseil d’État d’examiner le fond du dossier et de statuer définitivement sur la légalité du décret. D’ici là, le débat sur la place de ces produits dans la stratégie de réduction des risques ou, au contraire, comme nouvelle porte d’entrée vers l’addiction, reste entier.
Affaire à suivre !