Gaza : La Famine est « Terminée », mais l’Ombre de l’Insécurité Alimentaire Persiste Sévèrement
Les nouvelles de Gaza sont toujours scrutées avec une attention particulière, et une récente annonce de l’ONU a apporté une lueur d’espoir, teintée malheureusement d’une réalité toujours alarmante. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la « famine » a été officiellement déclarée « terminée » à Gaza début mai 2024. Une information positive, certes, mais qui ne signifie en aucun cas la fin de la crise humanitaire alimentaire.
Un Allégement Technique, Pas une Fin de Crise
Le terme « famine » est utilisé par les organisations internationales selon des critères très stricts. L’amélioration, même légère, de l’accès à l’aide humanitaire, notamment dans le nord de Gaza qui était le plus touché, a permis de repousser la classification la plus grave (phase 5, ou catastrophe). Cependant, il est crucial de comprendre que cette annonce ne marque pas une amélioration significative et durable pour la population.
Une Majorité Toujours dans l’Urgence (Phase 4)
Loin de la fin des problèmes, le dernier rapport de l’IPC révèle que près de la moitié de la population de Gaza, soit environ 1,1 million de personnes, se trouve toujours en phase 4 de l’insécurité alimentaire, qualifiée d’ « urgence ». Entre mai et septembre 2024, cette situation critique persistera, avec des conséquences dévastatrices sur la santé et la survie des habitants, en particulier les plus vulnérables comme les enfants.
Si le nord de Gaza a vu une légère amélioration grâce à un afflux d’aide, la situation dans le sud s’est paradoxalement détériorée. L’offensive militaire sur Rafah a entraîné le déplacement de 800 000 personnes et a gravement perturbé les voies d’approvisionnement humanitaire, poussant de nouvelles populations vers des niveaux extrêmes de privation.
Un Accès à l’Aide Toujours Insuffisant et Incertain
Les agences humanitaires, dont la FAO et le Programme Alimentaire Mondial (PAM), continuent d’alerter sur les obstacles persistants à l’acheminement de l’aide. L’accès reste insuffisant, imprévisible et dangereux. La destruction des infrastructures agricoles et des systèmes alimentaires de Gaza rend la population entièrement dépendante de l’aide extérieure, une dépendance qui n’est pas près de s’estomper.
En conclusion, bien que la déclaration de « famine terminée » puisse offrir un bref moment de répit médiatique, la réalité sur le terrain est celle d’une crise alimentaire profonde et persistante. La population de Gaza continue de faire face à une situation désespérée, exigeant un accès humanitaire sans entrave et un engagement soutenu pour sa survie.