Un Appel Urgent pour l’Alimentation : L’IGAS Pousse le Bio et la Réforme des Aliments
Le secteur agroalimentaire français est à un carrefour, confronté à des défis sanitaires et environnementaux majeurs. C’est dans ce contexte que l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a publié un rapport percutant, « Soutenir la transition du système alimentaire », appelant à des actions concrètes pour orienter notre alimentation vers plus de durabilité et de santé publique.
Relancer le Bio : Une Priorité Stratégique
Le rapport de l’IGAS sonne l’alarme face au ralentissement du marché bio et aux difficultés financières des producteurs. Pourtant, l’alimentation biologique est jugée essentielle pour la santé, l’environnement et la rémunération équitable des agriculteurs. Pour redonner un souffle au bio, plusieurs mesures sont proposées :
- Achats Publics : Fixer des objectifs ambitieux pour l’introduction de produits bio dans la restauration collective.
- Clarté des Étiquettes : Mieux informer les consommateurs sur la composition des produits transformés bio, au-delà du simple label.
- Incitation Fiscale : Mettre en place des aides et des incitations fiscales pour les agriculteurs en conversion vers le bio.
- Formation et Recherche : Investir davantage dans la formation des acteurs et la recherche pour soutenir l’innovation en agriculture biologique.
L’objectif est clair : rendre le bio plus accessible, attractif et soutenir toute la filière.
Agir sur la Composition des Aliments : Moins de Sucre, Sel et Matières Grasses
Au-delà du bio, l’IGAS insiste sur la nécessité de modifier en profondeur la composition nutritionnelle de nos aliments, pour lutter contre l’obésité et les maladies chroniques. Le sucre, le sel et les graisses saturées sont particulièrement visés.
Le Nutri-Score est reconnu comme un outil pertinent, mais l’IGAS propose de renforcer son usage et son impact :
- Extension Obligatoire : Élargir la liste des catégories d’aliments pour lesquelles l’affichage du Nutri-Score serait obligatoire.
- Transparence Accrue : Demander aux industriels une plus grande transparence sur leurs efforts de reformulation des produits.
- Bonus-Malus : Étudier la mise en place d’un système d’incitation fiscale (bonus-malus) basé sur le Nutri-Score, pour récompenser les produits les plus sains et décourager les moins bons.
- R&D : Soutenir la recherche et le développement de nouvelles solutions pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments.
Une Stratégie Globale et Concertée
Le rapport souligne que ces transformations ne peuvent se faire sans une approche globale et coordonnée. L’État doit jouer un rôle moteur, en engageant toutes les parties prenantes : agriculteurs, industriels, distributeurs, scientifiques et consommateurs. Il s’agit de construire une politique alimentaire cohérente, sur le long terme, capable de répondre aux enjeux de santé publique et de durabilité environnementale.
En somme, l’IGAS ne se contente pas d’un diagnostic : elle propose une feuille de route ambitieuse pour une alimentation française plus saine, plus juste et plus respectueuse de notre planète.