L’appétit a un interrupteur cérébral

Imaginez pouvoir contrôler votre faim d’un simple « clic » cérébral ! Des scientifiques du Francis Crick Institute de Londres ont fait une découverte majeure, identifiant un véritable interrupteur dans le cerveau capable de réguler notre appétit. Cette avancée, réalisée sur des souris, ouvre des perspectives inédites pour le traitement de l’obésité et de l’anorexie.

Un circuit neuronal précis pour le « marche/arrêt » de la faim

Longtemps, les neurones produisant le peptide AgRP ont été considérés comme les principaux stimulateurs de la faim. Leur activation déclenche un besoin intense de manger, tandis que leur inhibition le supprime. Mais la nouvelle étude révèle un mécanisme plus subtil et un acteur clé jusqu’alors méconnu.

Les chercheurs ont en effet identifié un groupe spécifique de neurones, appelés neurones GABAergiques, situés dans le noyau paraventriculaire (PVH) du cerveau. Ce sont ces neurones qui agissent comme le « bouton off » de l’appétit !

Comment ça marche ?

• Quand vous avez faim, les neurones AgRP s’activent et envoient des signaux inhibiteurs aux neurones PVH-GABAergiques. En les « désactivant », ils permettent à la faim de se manifester pleinement.
• À l’inverse, quand vous n’avez pas faim (ou que vous êtes rassasié), les neurones AgRP sont inactifs. Les neurones PVH-GABAergiques, libérés de cette inhibition, deviennent alors actifs et suppriment efficacement la sensation de faim.

Ce jeu d’équilibre complexe entre ces deux types de neurones forme un interrupteur précis pour contrôler quand nous mangeons et quand nous arrêtons.

Des espoirs pour de nouvelles thérapies

Cette compréhension fine du circuit de l’appétit est une découverte révolutionnaire. En ciblant spécifiquement ces neurones PVH-GABAergiques, les scientifiques envisagent de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques. Il pourrait être possible, par exemple, de stimuler ces neurones pour aider les personnes souffrant d’obésité à réduire leur appétit, ou à l’inverse, de moduler leur activité pour soutenir les patients atteints d’anorexie. Une avancée prometteuse dans la lutte contre les troubles alimentaires majeurs.