Pérou : Un verdict historique contre la torture et le viol d’une femme transgenre
Un jugement marquant vient d’être rendu au Pérou, envoyant un message fort contre les violences policières et la discrimination. Trois policiers ont été condamnés à 17 ans de prison pour la torture et le viol d’une femme transgenre, Brenda Requena, un acte d’une brutalité inouïe survenu en 2020.
Les faits : un confinement transformé en cauchemar
En mars 2020, alors que le Pérou était en plein confinement strict dû à la pandémie de COVID-19, Brenda Requena a été arrêtée et emmenée au commissariat de Tacna. C’est là que l’horreur a commencé. Elle a été soumise à une série d’actes barbares : asphyxie, coups, violences sexuelles, menaces, et finalement, un viol orchestré par les agents de la force publique. Le plus glaçant est que ces actes ont été filmés par les tortionnaires eux-mêmes et diffusés, provoquant une onde de choc nationale et internationale.
Un jugement historique pour la communauté LGBTQ+
Après un long processus judiciaire, la Cour supérieure de justice de Tacna a rendu son verdict. Les policiers Josué Manuel Rojas, Carlos Percy Cruz et Joel David Escobar ont été reconnus coupables de « torture sexuelle » et de « violation de la liberté sexuelle ». La peine de 17 ans de prison ferme est saluée comme une avancée majeure dans la lutte contre l’impunité des violences d’État, notamment celles ciblant les personnes transgenres.
Ce verdict est d’autant plus significatif qu’il s’agit d’une des premières condamnations de ce type à Tacna reconnaissant la torture sexuelle contre une personne trans. Il met en lumière la vulnérabilité extrême de la communauté LGBTQ+ au Pérou, souvent victime de discrimination et de violences systémiques, y compris de la part des autorités censées les protéger.
Le rôle crucial des organisations de défense des droits humains
Des organisations comme Promsex et Más Igualdad Perú ont joué un rôle essentiel dans l’accompagnement de Brenda Requena et la promotion de ce dossier. Leur travail acharné a permis de maintenir la pression et d’assurer que justice soit rendue. Elles continuent de dénoncer les « crimes de haine » et la violence basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, rappelant que les femmes transgenres au Pérou ont une espérance de vie moyenne de seulement 35 ans en raison de ces violences.
Un message fort contre l’impunité
Cette condamnation, bien que tardive, représente une victoire importante pour les droits humains et la communauté LGBTQ+ au Pérou. Elle envoie un signal clair : l’impunité pour de tels actes ne sera plus tolérée, et la justice, même face aux abus de pouvoir les plus odieux, peut prévaloir. C’est un pas essentiel vers une société plus juste et respectueuse de la dignité de chacun.