Islamabad face à l’air irrespirable : La police se penche sur les automobilistes pour combattre la pollution
Islamabad, la capitale verte du Pakistan, est confrontée chaque hiver à une crise de pollution de l’air de plus en plus grave, rendant l’atmosphère « irrespirable ». Face à cette situation alarmante, les autorités ont décidé de prendre des mesures concrètes, en ciblant notamment les véhicules émetteurs de polluants.
Un voile de smog persistant
L’hiver transforme Islamabad en une ville asphyxiée par un épais smog, où l’indice de qualité de l’air (AQI) dépasse régulièrement les 300 microgrammes par mètre cube, et peut même atteindre des sommets à 400 ou 500. Cette pollution est un mélange toxique de particules fines résultant des émissions des véhicules, de l’incinération des déchets agricoles et domestiques, et des rejets industriels provenant des provinces voisines, notamment du Pendjab.
Le Pakistan, déjà classé deuxième pays le plus pollué au monde, voit cette détérioration de la qualité de l’air avoir des conséquences dramatiques sur la santé publique, entraînant des maladies respiratoires, cardiaques et même des cancers, tout en pesant lourdement sur l’économie.
La police routière en première ligne
Pour contrer ce fléau, la police routière d’Islamabad (ITP) a lancé une nouvelle campagne. Désormais, des patrouilles de police sont chargées d’arrêter les véhicules suspects et de procéder à des contrôles aléatoires des émissions de gaz. Les véhicules jugés trop polluants se verront infliger une amende de 2 000 roupies (environ 6,60 euros) dans un premier temps, montant qui pourrait passer à 5 000 roupies par la suite. L’objectif n’est pas seulement de pénaliser, mais aussi de sensibiliser les conducteurs à l’impact de leurs véhicules sur l’environnement et la santé.
Bien que cette initiative soit un pas en avant, les défis restent immenses. Islamabad, avec ses routes relativement dégagées et son affluence moindre comparée à d’autres mégalopoles, espère que ces mesures contribueront à assainir son air. Reste à voir si d’autres villes pakistanaises, comme Lahore, confrontée à une situation encore plus critique de « saison du smog », suivront cet exemple avec des actions tout aussi déterminées.
Cette action souligne l’urgence d’une approche globale pour lutter contre la pollution atmosphérique, combinant réglementation, sensibilisation et investissements dans des solutions plus durables.