Le thon, c’est bon, mais sans excès

Thon en boîte : Faut-il encore s’en méfier un an après l’alerte au mercure ?

Il y a un an, une étude de l’UFC-Que Choisir mettait en lumière des taux de mercure préoccupants dans le thon en boîte, relançant le débat sur la sécurité de ce produit très consommé. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Faut-il toujours s’inquiéter et modifier nos habitudes de consommation ?

Rappel de l’alerte : le mercure dans le thon

En janvier 2023, l’étude de l’UFC-Que Choisir révélait que de nombreuses boîtes de thon, notamment le thon blanc ou germon, contenaient des niveaux de mercure, sous forme de méthylmercure, pouvant dépasser la dose hebdomadaire admissible pour les populations vulnérables comme les femmes enceintes et les jeunes enfants. Le thon germon, plus grand et vivant plus longtemps que le thon listao (skipjack), a tendance à accumuler davantage de ce neurotoxique.

Les recommandations des autorités sanitaires

Heureusement, les agences sanitaires comme l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avaient déjà anticipé ces préoccupations. Dès novembre 2022, l’ANSES a mis à jour ses recommandations concernant la consommation de poisson, visant à équilibrer les bénéfices nutritionnels (richesse en oméga-3, protéines) et les risques liés aux contaminants.

Voici les grandes lignes des conseils actuels :

* **Pour la population générale :** Il est recommandé de consommer du poisson deux fois par semaine, en alternant les espèces grasses et maigres, sauvages et d’élevage. Pour les « grands poissons prédateurs » (comme l’espadon, le marlin, le requin… et dans une moindre mesure, certains types de thon), la consommation est limitée à une fois par semaine.
* **Pour les populations vulnérables :** Les femmes enceintes ou allaitantes, les jeunes enfants (moins de 3 ans), ainsi que les femmes en âge de procréer, devraient limiter la consommation de ces « grands poissons prédateurs » à une fois tous les deux mois. Pour les autres poissons, dont le thon en boîte, la diversification est clé, en évitant de manger la même espèce plus de deux fois par semaine.

Le type de thon en question

Il est crucial de distinguer les types de thon. Le **thon listao (skipjack)** est généralement le plus présent dans les conserves et accumule moins de mercure en raison de sa taille plus petite et de son cycle de vie plus court. Le **thon germon (albacore)**, plus grand, contient potentiellement des niveaux plus élevés. L’étiquetage mentionne souvent l’espèce de thon, ce qui peut guider votre choix.

Alors, faut-il se méfier du thon en boîte ?

Un an après l’alerte, la conclusion est nuancée. Le thon en boîte reste une source précieuse de protéines et d’oméga-3. L’essentiel est de pratiquer la **modération et la diversification**.

* **Diversifiez** vos sources de protéines et de poissons.
* **Privilégiez le thon listao** si vous consommez souvent du thon en boîte.
* **Suivez attentivement les recommandations** de l’ANSES, surtout si vous appartenez à une population vulnérable.

En résumé, pas de panique ! Le thon en boîte n’est pas à bannir de notre alimentation, mais une consommation éclairée et responsable est de mise pour profiter de ses bienfaits tout en minimisant les risques.