Les Etats-Unis veulent limiter l’utilisation de singes par la recherche

Les États-Unis sur la voie d’une recherche plus éthique : Moins de singes dans les laboratoires ?

Une nouvelle ère pourrait bientôt s’ouvrir pour la recherche scientifique aux États-Unis, avec une réorientation majeure concernant l’utilisation des primates non humains. Les autorités sanitaires américaines s’apprêtent à mettre en œuvre une politique ambitieuse visant à réduire drastiquement le recours aux singes dans les laboratoires.

Une initiative des NIH pour limiter l’expérimentation animale

Les National Institutes of Health (NIH), l’agence fédérale qui finance la majeure partie de la recherche biomédicale américaine, sont à l’origine de cette initiative. Ils sont en phase d’élaboration d’une nouvelle politique dont l’objectif est clair : limiter l’expérimentation sur les primates non humains (PNH), en privilégiant d’autres approches scientifiques et en veillant au bien-être de ces animaux.

Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’efforts déjà engagés, notamment pour les chimpanzés. Depuis 1998, l’utilisation de ces grands singes dans la recherche a chuté de 90%. Les deux tiers des quelque 1000 chimpanzés autrefois propriété des NIH ont déjà été retirés des laboratoires pour profiter d’une retraite bien méritée dans des sanctuaires. La vision à long terme est d’arrêter complètement la recherche invasive sur les chimpanzés.

Le principe des « 3R » au cœur de la stratégie

La nouvelle politique, qui couvrira tous les types de primates non humains (macaques, marmousets, etc.), s’appuie sur le principe éthique des « 3R » : Remplacer, Réduire, Raffiner. Ce cadre vise à :

  • Remplacer : Développer et utiliser des méthodes de substitution aux animaux (modélisation informatique, cultures cellulaires, organes sur puce, etc.).
  • Réduire : Diminuer le nombre d’animaux utilisés dans les expériences, tout en garantissant la validité scientifique.
  • Raffiner : Améliorer les conditions de vie et les procédures expérimentales pour minimiser la douleur, le stress et la souffrance des animaux encore nécessaires.

Les NIH encouragent activement les chercheurs à explorer des alternatives non-invasives et à repenser leurs protocoles pour minimiser l’impact sur les primates, tout en maintenant l’excellence scientifique.

Contexte éthique et défis pour la recherche

Cette initiative reflète une prise de conscience croissante des enjeux éthiques liés à l’expérimentation animale, renforcée par la pression du public, des associations de défense des animaux et l’évolution des mentalités. Parallèlement, les avancées technologiques et scientifiques offrent de plus en plus de moyens de contourner le recours aux primates, tout en garantissant la progression des connaissances médicales, notamment dans des domaines comme la neurologie ou la virologie.

Cependant, la transition ne sera pas sans défis. Certains chercheurs rappellent l’importance des primates non humains pour l’étude de maladies complexes du cerveau, de troubles neurologiques ou de nouvelles infections virales pour lesquelles il n’existerait pas encore d’alternatives parfaites. La politique des NIH devra donc naviguer entre la promotion de l’éthique animale et la nécessité de faire avancer la recherche vitale pour la santé humaine.

En limitant l’utilisation des singes, les États-Unis envoient un signal fort sur l’évolution des pratiques de recherche. C’est un pas significatif vers une science plus respectueuse de la vie, tout en continuant à viser l’amélioration de la santé humaine.